Vous avez dit motivation?!

Certains adorent les mathématiques et en même temps déteste la physique…D’autres se passionnent pour les jeux vidéo, des livres de sciences-fictions ou des bandes dessinés jusqu’à des heures tardives dans la nuit, alors qu’ils ne supportent pas inventer des histoires en cours de français…Y-a-t-il un dénominateur commun entre ces exemples ? Bien évidemment et il s’agit d’un phénomène que nous connaissons tous, c’est la MOTIVATION ! Mais de quoi parlons-nous exactement ? Quel est son impact dans la vie de tous les jours ? Et quel lien avec la réussite scolaire ?

Quelques repères…

La motivation est avant tout une force intra-individuelle (Fenouillet, 2019) qui provoque le déclenchement et l’orientation d’un comportement persistant et mobilisant énergie, émotion et attention. Si les besoins biologiques (faim, soif…) et psychologiques (rencontre en famille, avec des amis…) en sont la source, certains d’entre eux résultent d’apprentissages (l’acquisition d’une TV ou d’un téléphone portable dernière génération ne relève pas de « l’instinct »).

Les premières recherches scientifiques quantitatives sur le sujet de la motivation ont été menées par Clark Hull. Behavioriste (axe comportemental), il a voulu expliquer les mécanismes des apprentissages et s’est rapidement rendu compte du lien entre la motivation et ces derniers. Dans ses expérimentations il a donc associé une récompense à l’atteinte d’un but. Ce principe prend le nom de la « loi du renforcement » et que nous retrouvons au quotidien à travers les compliments et les réprimandes.

 

 

Le renforcement en pédagogie

Si la réprimande a des effets clairement négatifs, les renforcements du même type peuvent générer la peur, anxiété ou stress. C’est pourquoi, en pédagogie les renforcements positifs sont préférables. Cependant toutes les récompenses n’ont pas la même valeur. Il y a également un effet « d’habituation » qui peut engendrer une déception lorsque cette valeur n’est pas celle espérée par la personne.

C’est ainsi qu’une bonne pédagogie de la motivation nécessite un équilibre entre niveau de récompense/difficulté/niveau scolaire (fenouillet, 2019).

Que faut-il pour être motivé ?

L’adage dit « la curiosité est un vilain défaut », sauf qu’en réalité c’est totalement faux ! La motivation commence par la curiosité et … par l’activité elle-même. La motivation intrinsèque s’oppose ainsi à la motivation extrinsèque régies par les renforcements. Les recherches de Deci et Ryan ont démontré que chez l’Homme les récompenses extérieures (comme l’argent ou les bons points) causent une diminution de la motivation intrinsèque.

Il en va de même pour tout ce qui est perçu par les individus comme une contrôle, un manque de sentiment d’autonomie. Lorsque l’élève choisi lui-même son activité uniquement pour le plaisir de la pratiquer, il a un fort sentiment d’autonomie (motivation intrinsèque). Car le besoin d’autonomie est le moteur de la motivation.

Dans le domaine de la pédagogie il est donc fortement conseillé de favoriser l’autodétermination. Ainsi les élèves motivés intrinsèquement s’attribuent la cause de leur activité à eux-mêmes et se sentent autodéterminés.

 

 

La motivation est régie également par le sentiment d’efficacité personnelle (Bandura). L’individu est capable d’anticiper des satisfactions, ainsi s’il se fixe un but l’écart pour l’atteindre déclenche la motivation. Si ce but est assez complexe et précis, il dirigera l’attention et l’action vers sa réussite. Il se fixera alors des défis progressivement de plus en plus importants. L’auto-efficacité explique l’engagement dans l’action par le renforcement interne du sentiment d’efficacité (Fenouillet).

Ainsi la motivation intrinsèque semble favoriser la coopération et permet de développer des comportements plus persévérants.