TIC et outils pratiques : comment construire des documents numériques (2)

Dans la suite de notre thématique « Construire un document numérique : outils et pratiques » nous nous intéressons cette semaine aux choix pédagogiques des ressources disponibles sur internet. En effet, la quantité d’informations y figurant est sans limites et l’enseignant est confronté non seulement à la discrimination des sources ou des contenus, mais également à l’accessibilité pédagogique.

Faire appel à internet

Une des caractéristiques des informations disponibles sur le web est d’être peu structuré. En fonction des domaines les éléments apparaissent sur des « pages » ou encore dans des « rubriques ». Afin de s’assurer de la cohérence de son recueil, nous conseillons fortement la conception d’une carte mentale où le sujet choisi sera le point de départ des recherches. Les branches correspondent aux objectifs pédagogiques fixés par l’enseignant et se structurent autour de trois principales questions : qu’est-ce qui va me servir d’exemple ? à quel outil je vais faire appel ? de quelle manière je vais structurer cette activité ? (travail individuel, collaboratif, temporalité etc…). Ainsi, l’enseignant construit un cadre nécessaire pour intégrer de nouveaux savoirs et les questions d’articulation entre réel et virtuel seront au cœur des apprentissages.

Cette scénarisation des activités va permettre de structurer et d’instrumenter les supports numériques qui vont évoluer avec l’usage. Elle va aussi permettre une navigation guidée sur internet, permettant une focalisation sur les mots clefs réduisant ainsi le champ de recherche.

Sources et formats…

La diversité des informations concorde avec la multitude de forme quelles peuvent prendre. La question est donc celle de savoir quel type choisir ? Et la réponse est tout aussi nébuleuse : cela dépend de vos objectifs pédagogiques et de la discipline scolaire. Des sites spécialisés dans la vidéo comme Dailymotion ou YouTube propose l’accès à des milliers de vidéos plus ou moins longues. Leur intérêt est double : elles permettent de rendre dynamique un contenu qui peut être parfois rébarbatif ou complexe à comprendre. Faire appel à ce type de format relève également de la formation du jeune citoyen numérique, en questionnant la source et la véracité des informations. Le débat peut être mobilisé également dans une perspective disciplinaire, par exemple en histoire, regarder un extrait d’un film grand public permet-il de se rendre compte de la vie des Hommes de l’époque ? Une vidéo sera donc sélectionnée en fonction de l’objectif recherché par l’enseignant, et sera adaptée en terme de temps en fonction des capacités d’attention des élèves.

Les photos disposent également d’une place particulière. Elles vont accompagner la conceptualisation et la verbalisation des apprentissages. Ainsi, lorsque nous évoquons un chevalier du Moyen Age il est intéressant de le matérialiser pour débattre de son armure.

Cependant, les photos sont soumises à des droits d’auteurs, alors comment s’assurer de leur libre accès ? Plusieurs possibilités s’offrent à vous. La première est de s’appuyer sur des manuels scolaires, car lors de leur conception, les auteurs ont déjà abordé cette question. La seconde est d’aller piocher sur des sites spécialisés, comme Pixabay ou Unsplash qui disposent d’une bibliothèque d’images libres de droits.

A contrario, dans certains enseignements, comme par exemple les langues, nous allons faire appel à des capsules audio. Associées souvent à un format vidéo statique (une image projetée tout le long de l’audio) elles sont également présentes sur YouTube ou SoudClock.

Nous connaissons le texte par l’usage du livre ou du manuel. Désormais il est également disponible sous différents formats en ligne. Document PDF, Word, Open Office, par le biais du FramaLab pour l’écriture collaborative ou HTLM directement sur les pages Web, il se décline et s’adapte en fonction des besoins. La question est de savoir si nous allons l’étudier, ou l’utiliser comme information « post-it ». Allons-nous faire lire un texte soumis à droit d’auteur ? Ou faire travailler les élèves comme auteur littéraire ? Le texte va-t-il être une présentation ? Une annotation ? Une explication ? Nous nous adressons à des primo – lecteurs, des lecteurs confirmés ? Disposons-nous d’un jargon spécifique ? Travaillons-nous sur des objets individuels ou s’agit-il de contenus collaboratifs ?

La question du matériel ?

Dans notre article du mois de janvier « Construire un document numérique : outils et pratiques (1) », nous avons évoqué six points d’attention dont la disponibilité et l’accès au matériel. En effet, même si nous évoquerons le ou les choix dans ce domaine dans un de nos prochains articles, nous tenons à souligner ici, l’importance du lien technique entre les outils et les ressources. En fonction du matériel utilisé, et de l’accès ou non par exemple au réseau, des manipulations complémentaires seront à prendre en compte, comme télécharger des documents sur clef USB.

Bibliographie

Assude, T., & Loisy, C. (2009). Plus-value et valeur didactique des technologies numériques dans l’enseignement. Esquisse de théorisation. Revista Quadrante(18), 7-28.

Besnier, S. (2019). Travail documentaire des professeurs et ressources technologiques : le cas de l’enseignement du nombre à l’école maternelle. Éducation & didactique, 13(2), 119-153.

Bruillard, É., & Baron, G.-L. (2002). COMPÉTENCES REQUISES. Dans R. Guir, Pratiquer les TICE (pp. 255-289). Paris : De Boeck Supérieur.

Enlart, S. (2015). Internet contre l’échec scolaire ? Revue Projet, 2(345), 32-37.

Leroux, G., Monteil, J.-M., & Huguet, P. (2017). Apprentissages scolaires et technologies numériques : une revue critique des méta-analyses. L’Année psychologique, 117(4), 433-465.